2 juillet 1869 – 1942
Louise ACHILLE était professeur de musique et une pianiste accomplie.
Dans son contrat de mariage avec Paul NARDAL, on retrouve, dans l’inventaire des biens apportés par l’épouse : « un piano, un tabouret et diverses partitions de musique… ».
C’était également une femme très pieuse pour qui la charité chrétienne était une véritable philosophie de vie.
Très vite et avant la naissance de ses filles, elle s’est impliquée dans la cité.
Louise ACHILLE créée et participe à de nombreuses associations, sociétés mutualistes et structures sociales, précurseurs de nos actuels clubs services.
A l’époque, le système mutualiste est le seul moyen de faire face à la pauvreté.
Il faut se rappeler qu’à l’époque, la population est particulièrement pauvre et démunie, l’abolition de l’esclavage ne date que d’une cinquantaine d’années.
Société des Dames de Saint-Louis, notamment avec l’épouse du maire de Fort de France, Gabrielle Sévère : la première société mutualiste pour les femmes de 18 à 50 ans destinée à fournir une aide matérielle à ces femmes et à leurs enfants orphelins quand elles mourraient en couche. A l’origine, il s’agissait de leur permettre d’être enterrées décemment et, par la suite, le système s’est développé pour permettre de venir en aide aux enfants orphelins.
Louise ACHILLE se préoccupait particulièrement des problèmes qui pouvaient survenir pendant la grossesse et les couches.
– La Prévoyance Martiniquaise : autre société mutualiste.
– La Fédération Mutualiste de la Martinique qui a œuvré pour la mise en œuvre de l’Asile des Vieillards de Bethléem, situé non loin de la maison familiale de la rue Schœlcher, sur l’actuelle Place Paulette NARDAL.
– L’OUVROIR, actuellement le FOURNEAU, à la rue Galliéni, établissement tenu par des religieuses et qui accueillait des jeunes filles orphelines ou en grande difficulté.
– La RUCHE : autre orphelinat.
Louise ACHILLE sera également visiteuse de prison.
Elle et ses amies de l’époque ont agi dans le prolongement de leur foi et de leur pratique religieuse.
Celle que l’on surnommera affectueusement « Manman Loulouse » était une femme généreuse et pieuse dont la discrétion a fait que, malgré son énorme travail sur le plan social, elle n’a laissé son nom sur aucun édifice, ni reçu de distinction et que peu de gens savent, aujourd’hui, tout ce que le tissu social de la Martinique lui doit.
PAUL & LOUISE NARDAL
Paul et Louise NARDAL n’avaient pas seulement une conception du service et du don de soi, c’étaient également des personnes extrêmement cultivées.
Ils lisaient ensemble et s’informaient de tout.
Le couple tenait salon dans leur maison de la rue Schœlcher et recevait des personnalités d’un peu partout de la Caraïbe.
Paulette dira « Nous étions baignés dans la culture….J’étais toujours entourée de jeunes qui s’intéressaient à l’art, mes parents organisaient des concerts et animaient des stages de musique…. merci à nos parents, nous étions plongés dans une ambiance de foi et de beauté intérieure ».
C’est dans le salon de la maison familiale de la rue Schœlcher que Paulette, ses sœurs Jeanne, Andrée et les autres, se sont ouvertes à ces échanges cosmopolites qu’elles reproduiront dans leur appartement de Clamart quelques années plus tard.
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© Catherine MARCELINE,
Avocate, auteure et conférencière, membre du Club Soroptimist de Fort de France Alizés-Sud.